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La santé des salariés reste très dégradée

27 juin 2023

La santé au travail ne s’améliore pas depuis la fin de la pandémie. Plus de 4 salariés sur 10 déclarent être en situation de «détresse psychologique» dans le 11e baromètre social du cabinet Empreinte Humaine, c’est 3 points de plus que lors de la dernière étude en juin 2022. Pour un tiers d’entre eux, la crise sanitaire joue encore sur leur niveau de fatigue.

14 % des salariés interrogés  depuis  mars  2020  font  état  d’un  niveau  de  « 36 mois  de détresse élevée ». En  France,  plus  d’un  quart  des salariés sont en burn-out,  ce  qui  représente  environ  2 millions  de  personnes,  dont  10 %  en  burn-out sévère.  Même  si  ce  taux  a  diminué de 6 points, il reste deux fois  plus  élevé  qu’avant  2020  et  un  des  plus  élevés d’Europe.  Les  populations  les  plus  exposées  sont  les femmes (49 %), les jeunes de  moins  de  29 ans  (55 %)  et les managers à 44 %. Pour  les  trois  quarts  des  salariés,  leur  état  de  santé  psychologique  et  physique  est  lié  totalement  ou  partiellement au travail. Ils sont  quatre sur  dix à  se  dire  épuisés  au  travail  et  dans la même  proportion  à  être  tentés  de  quitter leur entreprise. 

Repousser  l’âge  de  départ  à  la  retraite  dans  ces conditions  de  travail  déjà  trop  dégradées  joue  sur  l’état  de  santé  des  salariés  après  60 ans.  Ils  se  retrouvent  plus  souvent  en  arrêt  maladie : depuis  la  réforme de 2010, on observe  une  hausse  de  1,7 %  selon  une  étude  CNAM  CEET.  Sept  salariés  sur  dix  craignent de ne  pas  pouvoir  tenir jusqu’au départ  en  retraite  à  cause  de  leur  état  de  santé  et  indiquent que travailler plus  longtemps  les  angoisse.  Neuf  sur  dix  estiment  que  les conditions  de  travail  doivent  être améliorées.  Cela  conforte  FO  dans  la  bataille  menée  contre  la  réforme  des  retraites  et  nous  engage  également  à  continuer  de  convaincre  les  entreprises  de  rechercher des solutions pour réellement  améliorer  les conditions de travail.

Une étude de l’observatoire Eurogip montre qu’en Europe, la France, le Danemark, l’Espagne, l’Italie et la Suède ont entrouvert la porte à une reconnaissance du caractère professionnel de pathologies telles que la dépression ou le burn-out avec des critères d’appréciations qui varient et malgré des difficultés à mesurer objectivement l’impact de conditions de travail dégradées.

Source : FO MAG DE L’ÉNERGIE 341 – PRINTEMPS 2023

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