La santé au travail ne s’améliore pas depuis la fin de la pandémie. Plus de 4 salariés sur 10 déclarent être en situation de «détresse psychologique» dans le 11e baromètre social du cabinet Empreinte Humaine, c’est 3 points de plus que lors de la dernière étude en juin 2022. Pour un tiers d’entre eux, la crise sanitaire joue encore sur leur niveau de fatigue.
14 % des salariés interrogés depuis mars 2020 font état d’un niveau de « 36 mois de détresse élevée ». En France, plus d’un quart des salariés sont en burn-out, ce qui représente environ 2 millions de personnes, dont 10 % en burn-out sévère. Même si ce taux a diminué de 6 points, il reste deux fois plus élevé qu’avant 2020 et un des plus élevés d’Europe. Les populations les plus exposées sont les femmes (49 %), les jeunes de moins de 29 ans (55 %) et les managers à 44 %. Pour les trois quarts des salariés, leur état de santé psychologique et physique est lié totalement ou partiellement au travail. Ils sont quatre sur dix à se dire épuisés au travail et dans la même proportion à être tentés de quitter leur entreprise.
Repousser l’âge de départ à la retraite dans ces conditions de travail déjà trop dégradées joue sur l’état de santé des salariés après 60 ans. Ils se retrouvent plus souvent en arrêt maladie : depuis la réforme de 2010, on observe une hausse de 1,7 % selon une étude CNAM CEET. Sept salariés sur dix craignent de ne pas pouvoir tenir jusqu’au départ en retraite à cause de leur état de santé et indiquent que travailler plus longtemps les angoisse. Neuf sur dix estiment que les conditions de travail doivent être améliorées. Cela conforte FO dans la bataille menée contre la réforme des retraites et nous engage également à continuer de convaincre les entreprises de rechercher des solutions pour réellement améliorer les conditions de travail.
Une étude de l’observatoire Eurogip montre qu’en Europe, la France, le Danemark, l’Espagne, l’Italie et la Suède ont entrouvert la porte à une reconnaissance du caractère professionnel de pathologies telles que la dépression ou le burn-out avec des critères d’appréciations qui varient et malgré des difficultés à mesurer objectivement l’impact de conditions de travail dégradées.
Source : FO MAG DE L’ÉNERGIE 341 – PRINTEMPS 2023