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La semaine de quatre jours en 32h, avec des journées de 8h. Pourquoi serait-ce une bonne solution ?

21 juin 2024

Nous sommes des millions à vouloir trouver un nouvel équilibre entre le travail et la vie personnelle. Beaucoup de gens continuent de dire que le travail est important. Mais il n’y a pas que ça dans leur vie : ils veulent avoir du temps pour eux, être avec leurs proches et faire les choses qu’ils aiment.

Dans tous les pays d’Europe, le Covid 19 a fait bouger les lignes. En Espagne, le gouvernement investit pour expérimenter les 32 heures. En Angleterre, des dizaines d’entreprises ont expérimenté la semaine de 4 jours, et 92 % des salariés et chefs d’entreprise qui l’ont testée pendant deux ans veulent continuer. Même à Davos, le temple du libéralisme, il y a eu un grand débat à ce sujet. Si la semaine de quatre jours entraîne un meilleur bien-être, elle permet aussi de faciliter les recrutements, de créer des emplois et de financer les caisses du chômage.

C’est l’ancien patron de Danone, Antoine Riboud, qui a parlé le premier de la semaine de quatre jours en 1993. Il estimait qu’il fallait descendre à 32 heures sans étape. Tous les gains de productivité qu’on a fait depuis 40 ans dans tous les métiers permettent de produire deux fois plus avec environ 10 % de travail en moins.

En 1996, la loi Robien sur l’aménagement du temps de travail permettait aux entreprises qui passaient à quatre jours en 32 heures de créer au moins 10 % d’emplois en CDI et de ne pas payer les cotisations pour le chômage. Ce dispositif a été supprimé en 2000 au moment des 35 heures. Mais, durant cette période, 400 entreprises, de toutes tailles et dans tous les secteurs – comme Mamie Nova ou Fleury Michon –, sont passées à 32 heures sans baisser les salaires grâce à cette exonération. Les expériences européennes montrent également que l’absentéisme recule et la productivité s’améliore dans les entreprises qui sont passées à quatre jours.

Le passage à 32 heures permettrait de créer 1,6 million d’emplois. En France, on met des dizaines de milliards d’euros pour pallier les conséquences du chômage. On pourrait plutôt donner des exonérations aux entreprises qui créent des emplois en passant à quatre jours et 32 heures. C’est un système qui serait équilibré : créer des emplois, sans augmenter les coûts de production. Ce serait aussi rentable pour l’État car il y aurait beaucoup moins de chômeurs à financer, et davantage de gens paieraient de la TVA et cotiseraient pour les caisses de retraite.

Et avec plus de temps libre, le gens partiraient plus en vacances. N’oublions pas que le secteur du tourisme est le premier secteur économique en France.

Alors est-ce qu’on peut passer à quatre jours ? La réponse est oui.