L’idée principale : ne conserver que les informations jugées « essentielles » pour l’employé et relatives à sa rémunération. Ainsi, la partie supérieure serait standardisée ne comportant que les éléments d’identification de l’employeur et du salarié ainsi que les éléments de rémunération liés à la période concernée. Le montant des cotisations patronales quant à lui disparaîtrait.
Dans la section centrale, seraient supprimées les mentions facultatives (valeurs du SMIC, minimum conventionnel…) pour ne conserver que le salaire brut, les cotisations sociales et le net à payer. La Direction de la Sécurité Sociale (DSS) propose plusieurs pistes pour donner accès aux informations qui viendraient à être supprimées, mises à disposition via un portail numérique dédié, récapitulatif annuel par l’employeur…
Si ce désir de simplification peut sembler louable, il nous est présenté de manière bien trop souvent positive. Ce positivisme ambiant limite les marges de remise en question d’une action ou son bien-fondé. Difficile de critiquer un plan de sauvegarde de l’emploi alors que cela reste un plan de licenciement… Il en va de même avec la simplification qui, ici, signifie compliquer l’accès à une information éclairée.
On peut s’interroger sur le nombre de salariés qui feront ou pourront aller chercher ces informations. Est-il réellement plus simple d’éditer deux documents et de les remettre à deux endroits différents ?
Plutôt que de chercher à simplifier, dispenser une information correcte aux salariés serait bienvenu, en commençant déjà par nommer les choses comme il se doit et en les expliquant… Par exemple, il n’y a pas de charges patronales, mais des cotisations sociales et ainsi expliquer que c’est un salaire différé indispensable pour se protéger soi et sa famille, permettant de financer la santé, la retraite, les accidents du travail, l’assurance chômage… Alors même qu’un nouveau modèle de bulletin de paie est prévu pour entrer en vigueur en 2025, le gouvernement souhaite aller plus loin dans sa démarche de « réduction de la charge administrative pour les entreprises » et d’amélioration de la lisibilité des fiches de paie.
La fiche de paie est certes chargée, mais elle reste un document essentiel sans lequel il sera difficile, voire impossible, de faire valoir vos droits.