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Mesures pouvoir d’achat, entre espoir et défiance

12 septembre 2022

Mesures pouvoir d’achat, entre espoir et défiance

Temps de lecture : 6 min

Malgré une mobilisation des agents et des négociations au niveau Branche, l’ensemble des fédérations syndicales de la Branche des IEG a rejeté en juillet le projet d’accord au rabais proposé par les employeurs, à savoir : 

  • Augmentation de 1 % du SNB au 1er octobre 2022, qui sera intégrée dans la négociation SNB 2023.
  • Recommandation, pour les entreprises qui le peuvent, à prendre des mesures immédiates de pouvoir d’achat par le biais de primes, avec une attention particulière portée aux bas salaires.

1 % pour solde de tout rattrapage en 2022, bien loin des 6 % d’inflation qui font référence.
Et on est loin aussi des revendications FO : l’attribution de 2 NR et complément d’intéressement ou de participation pour les entreprises éligibles.

Pouvoir d'achat

Mais finalement pourquoi FO FNEM a signé l’accord Engie SA relatif aux premières mesures sur le pouvoir d’achat 2022 ?

En l’absence de notre signature couplée à celle de la CFDT, une DUE (Décision Unilatérale de l’Employeur) aurait vu le jour. Cette DUE n’aurait eu aucun impact sur les 3.199 salariés gagnants plus de 2 SMIC annuel qui auraient touché 400€ sur la paie d’octobre. Ce montant de 400€ est, en effet, le plancher que le Groupe a recommandé d’octroyer et ce en priorité pour les salariés à bas salaires. Vous l’aurez déjà compris, la Direction d’Engie SA n’a pas souhaité aller au-delà de ce montant pour la prime de base qu’elle a généralisée à tous ses salariés quels que soient leurs niveaux de rémunération mais a affiché la volonté de fournir un effort pour les plus bas salaires.

Que les choses soient très claires : la signature de FO n’a pas valeur de quitus sur ce montant « DUE » de 400€. Autrement dit, nous estimons ce montant beaucoup trop faible voire indécent pour répondre à vos attentes eu égard à la santé financière du Groupe, à ses résultats et surtout au niveau atteint par l’inflation.

Notre non-signature aurait en revanche impacté les 787 salariés touchant moins de 2 SMIC annuel. Ils n’auraient ainsi pas pu bénéficier de la bonification de 200€ en raison du « célèbre » chantage à la signature dont la Direction est friande (avec des montants moindres en cas de DUE par rapport à ceux proposés dans le cadre d’un accord).

Ces 787 salariés se composent de 363 CDD d’alternance et de 424 salariés en CDI.

Notre signature s’adresse en priorité à eux car il nous semblait inadmissible de les priver de cette bonification de 200€.

Nous sommes au contraire fiers d’avoir apporté notre contribution à la bonification de leur prime de base même si elle n’est certainement pas à la hauteur de leurs attentes. Et contrairement à ce que pense une certaine organisation syndicale, les salariés d’Engie SA ne sont pas tous égaux quant à l’impact de l’inflation sur leur pouvoir d’achat et leur vie au quotidien. Verser une bonification de 200€ aux 39% des salariés ayant une rémunération annuelle supérieure à 70.000€ n’aurait pas eu valeur de « mesure de justice sociale et d’équité » aux yeux des 13% des salariés ayant une rémunération annuelle inférieure à 35.000€. Une fois n’est pas coutume, FO a été en phase avec la Direction quant à la priorité à donner aux plus bas salaires sur le montant de cette prime.

Mais cette signature est aussi et surtout un signal fort que nous adressons à la Direction dans l’optique des négociations NAO 2023 à venir. La Direction a fait un premier « petit » pas sur la prime des bas salaires en acceptant une partie de nos revendications. Nous espérons et faisons le pari qu’elle saura prendre toutes ses responsabilités sur tous les autres sujets en lien avec l’amélioration du pouvoir d’achat des salariés et qu’elles se traduiront par des propositions à la hauteur de vos attentes.

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