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Les gestes à adopter au quotidien pour diminuer sa pollution numérique

5 septembre 2022

Les gestes à adopter au quotidien pour diminuer sa pollution numérique

Temps de lecture : 12 min

Saviez-vous que, chaque minute, Microsoft Teams connecte 52 083 utilisateurs, que 500h de vidéos sont téléchargées sur Youtube et que plus de 41 millions de messages sont envoyés via Whatsapp? Les datacenters, téléphones, ordinateurs, télévisions et le réseau internet généreraient entre 2,1% et 3,9% des émissions mondiales de gaz à effet de serre contre 2,5% pour l’aviation civile. Le numérique a un impact grandissant sur l’environnement. Rien qu’en France, rapportent l’Agence de la transition écologique (Ademe) et l’Autorité de régulation des communications (Arcep), les équipements numériques génèrent 20 millions de tonnes de déchets par an.

Que ce soit dans la vie pro ou la vie perso, on ne fait pas souvent attention au temps passé en ligne. On a tendance à penser que le numérique est  écologique. Pourtant, regarder une vidéo sur YouTube, envoyer des mails, ouvrir cinquante onglets pour une recherche internet… : toutes ces actions quotidiennes nécessitent beaucoup d’énergie et ont un impact vertigineux sur l’environnement. La consommation numérique (utilisation de nos smartphones, des objets connectés en tout genre et d’Internet) représente aujourd’hui autour de 10% de la consommation mondiale d’électricité.

Il n’est pas toujours évident de prendre conscience de l’empreinte carbone qu’engendrent nos appareils et pratiques numériques.  Voici donc quelques astuces simples à adopter pour réduire notre impact carbone lié au numérique.

Appareils numérique polluent

Allongeons la durée de vie de notre matériel informatique

Indiscutablement, la première source de pollution numérique est l’empreinte carbone de la fabrication de nos équipements informatiques (ordinateurs, smartphone, tablette) qui représente plus de 50% des émissions totales du numérique, selon Greenpeace. Par conséquent, on peut facilement privilégier la réparation plutôt que jeter à la poubelle notre vieil appareil numérique ou bien encore tenter l’achat éthique auprès de marques responsables (comme Fairphone) ou passer par des sites d’occasion (comme Backmarket) ou du matériel reconditionné (comme à l’association solidaire d’informatique Desclick à Schiltigheim).

Par ailleurs, on peut essayer d’en prendre soin pour les conserver le plus longtemps possible, en baissant leur luminosité, en les protégeant des chocs et de tout liquide, en les nettoyant régulièrement ou en installant un antivirus. En fin de vie, on donne aux assos solidaires comme Humanis, on vend sur le Bon coin ou on fait recycler nos appareils obsolètes par le réseau Envie.

Gérons nos mails intelligemment

homme envie par les mails

Un mail de 1Mo équivaut à une ampoule de 25W allumée pendant 1h et devinez quoi ? 306 milliards de mails sont échangés chaque jour dans le monde. Pour réduire ce chiffre, voici quelques astuces !

Limitez les destinataires de vos emails

Qui n’a jamais reçu un mail en se disant “Mais pourquoi diable suis-je dans la boucle?”. Et oui, nous avons tendance à multiplier les destinataires, sans que cela ne se justifie réellement et une fois dans la boucle, très souvent par réflexe, nous répondons directement à toutes les personnes en copie même si nous savons que certaines ne sont pas concernées.
Le premier geste pour réduire la quantité de mails échangés est simple : avant un envoi, vérifiez que vos collègues ont réellement besoin de ces informations, sinon enlevez-les des destinataires.
De la même façon, évitez d’utiliser à tout va les mailing lists et n’envoyez les pièces jointes qu’aux personnes qui en ont vraiment besoin.
Cela fera du bien à la planète et à vos collègues qui croulent parfois sous les mails !

Dites (parfois) non aux newsletters

Les newsletters sont un bon moyen de se tenir informé sur les sujets qui vous intéressent ! Malheureusement tout le monde n’est pas aussi consciencieux et certaines entreprises vous assaillent de news chaque jour, dans ces cas-là n’hésitez pas à vous désinscrire via le lien en bas de celles-ci. Faites de même si une newsletter ne vous intéresse plus, cela fera moins d’allers-retours sur les serveurs… Et une boîte mail plus légère ! Si on a la flemme, le logiciel Cleanfox permet de trier régulièrement les spams et les mailing lists de façon efficace…

boite mail spam pleine

Trions notre boite mail

Afin de limiter notre empreinte numérique, on peut facilement faire un tri régulier de tous nos mails inutiles. Stocker un mail pendant 1 an dans un data center émet 10g de CO2, autant que la production d’un sac plastique ou d’une ampoule allumée pendant une heure. Davantage pour ceux avec une pièce jointe volumineuse. Petit ménage de printemps mais gros pas écologique !

Évitons le cloud et le dépôt de fichiers en ligne

On stocke le strict nécessaire sur le cloud et on favorise le stockage de fichiers sur son ordinateur ou dans un disque dur externe par exemple.

Privilégions le wifi à la 4G

En outre, les réseaux de données mobiles comme la 4G ont un coût énergétique très élevé, jusqu’à 23 fois plus qu’en wifi… Essayons donc d’utiliser davantage le wifi à la maison ou en déplacement.

Diminuons le streaming

On l’a tous vécu, il est parfois difficile de s’empêcher de binge-watcher la dernière saison de notre série préférée… mais il faut savoir que nos séries favorites visionnées en haute définition ou nos playlists écoutées en boucle sur Spotify ou YouTube nécessitent des équipements technologiques et une consommation d’énergie considérable… Une heure de vidéo en streaming équivaut à un an de consommation d’électricité d’un frigo en fonctionnement. Mieux vaut passer moins de temps sur les plateformes de streaming, et télécharger dès que possible contenus audio et vidéo, avant les voyages, mais aussi à la maison.

pollution streaming numérique

Personnalisons nos appareils

Usons et abusons des favoris !
Savez-vous comment fonctionne une recherche internet ? À chaque fois que vous voulez aller sur un site, vous passez par votre moteur de recherche, plusieurs datacenters sont alors impliqués ! Partant de ce fait, la solution pour limiter ces sollicitations est tout simplement de mettre en favoris les sites où vous vous rendez régulièrement, un seul datacenter sera ainsi nécessaire à votre recherche. Ce sera plus rapide, et ça contribue à réduire l’empreinte environnementale. Et pourquoi ne pas utiliser un moteur de recherche éco-responsable, comme Lilo, qui financent des associations par les requêtes internet, ou Ecosia, qui soutient des programmes de reforestation (en plus, on se sent hyper satisfait en voyant le nombre d’arbres plantés augmenter au fur et à mesure sur la page d’accueil).

Fermons les onglets inutiles

Essayons de ne pas céder à la tentation d’ouvrir mille onglets pour les recherches de nos travaux d’étude, d’articles à écrire, ou d’informations lambda à trouver… Du reste, les pages internet se réactualisent régulièrement, même lorsqu’on est inactif. Fermer les fenêtres et onglets non-utilisés évite une consommation d’énergie inutile.

onglets-google-ouverts

Choisissons une police fine plus écologique

Eh oui, la police de caractère a  un impact écologique.  Plus elle est fine, moins on utilise de toner pour imprimer le même volume de texte.Sur ce critère,  4 polices de caractère sont régulièrement considérées comme plus écologiques :

  • Garamond : une économie de 24% de toner car 15% plus petite que Times New Roman, Century Gothic et Comic Sans. En revanche, celle-ci étant plus petite, elle est régulièrement utilisée en 14pt plutôt que 12pt traditionnellement avec les autres polices pour obtenir le même confort de lecture, d’où un intérêt écologique limité.
  • Ryman Eco : en moyenne 33% plus économique au moment de l’impression pour un confort de lecture équivalent.
  • Century Gothic : 30% d’encre économisée comparativement à Arial.
  • Ecofont : 28% d’encre en moins car cette police insère des « trous » dans les lettres pour réduire la quantité de toner utilisée.

Néanmoins, ces polices ne prennent pas systématiquement en compte le confort de lecture et ne sont pas adaptées aux éditeurs de texte Microsoft (ou autres). Elles ne peuvent donc pas être utilisées pour la mise en page de documents type polycopiés en temps réel, à moins de passer en PDF au moment de l’impression.

Gardez à l’esprit que d’autres moyens existent pour réduire la quantité d’encre consommée lors d’une impression :

  • Réduire la taille de la police
  • Réduire le niveau de gris

Lorsque le niveau de gris est à 85 % par rapport au noir (100 %), la consommation d’encre s’en trouve quasiment réduite de moitié sans que la qualité de lecture du document en soit altérée.

police d'ecriture imprimé sur feuille

Le TOP 5 des polices les plus économiques en encre et offrant un confort de lecture

  1. Times New Roman 11pt
  2. Arial 10pt
  3. Century Gothic 10pt
  4. Cambria 11pt
  5. Calibri 11pt

Économisons la batterie de notre smartphone

Évitons de le laisser charger toute la nuit par exemple et remplaçons la batterie si c’est nécessaire. Si votre téléphone est cassé, apportez-le dans un point de collecte dédié, et achetez un appareil avec un bon indice de réparabilité.

Éteignons la box internet, l’ordinateur et désactivons la lecture automatique des vidéos.

illustration débranchement appareils électroniques

De manière générale, pensons à éteindre tous les objets connectés qui ne servent pas. On peut même aller jusqu’à les débrancher pour la nuit (oui, la box aussi) et penser à le faire systématiquement quand on part en week-end. De surcroît, cela fait des économies en plus sur la facture d’électricité.

Si vous écoutez de la musique, pensez plutôt à l’audio qu’à la vidéo.

Limitons notre temps sur internet

En dernier lieu, au lieu de scroller sur Instagram durant des heures, on peut essayer de trouver d’autres activités plus satisfaisantes à faire à la maison ! Lire, trier ses vêtements pour les donner aux associations locales, cuisiner, se remettre au dessin… Pour les plus addicts, il existe une fonction sur les smartphones qui permet de limiter le temps d’activité sur certaines applis. On peut aussi y voir la moyenne quotidienne de son temps d’écran, un bon moyen de prendre conscience de sa consommation digitale.

En fin de compte, l’idée est simplement de faire notre maximum, chacun à notre échelle, sans culpabiliser et en espérant que les grandes entreprises du numérique suivent la voie. À cet égard, si vous souhaitez encourager les entreprises du numériques les plus éco-responsables, vous pouvez choisir vos applications en toute connaissance de cause grâce au site de Greenpeace.

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