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Les machines à café virtuelles

1 décembre 2021

Les machines à café virtuelles

Temps de lecture : 5 min

Réflexion: Comment combler le manque d’interactions des nouveaux collaborateurs en télétravail.

De nombreuses entreprises ont l’intention de maintenir une organisation du travail hybride ou uniquement à distance lorsque la pandémie sera passée. L’un des problèmes qu’elles risquent de rencontrer est la pénurie d’interactions spontanées – les conversations et l’esprit de camaraderie qui peuvent naître entre collègues lorsqu’ils se croisent au bureau. On constate que cette absence d’interactions est particulièrement préoccupante en ce qui concerne les nouveaux collaborateurs, qui comptent souvent sur ces échanges pour apprendre leur rôle, comprendre la culture de l’organisation et obtenir des conseils et du soutien. Une récente étude a identifié des pistes qui pourraient s’avérer utiles pour combler ce manque.

Photo by Sigmund on Unsplash

Les chercheurs ont réalisé une expérience de terrain dans une grande organisation internationale qui a converti son programme de stages d’été au format intégralement virtuel en 2020. Les nouveaux stagiaires ont été répartis aléatoirement en cinq groupes. Les membres de deux groupes ont eu l’occasion de se réunir en temps réel autour de « machines à café virtuelles », une session d’interactions informelles de 30 minutes avec trois ou quatre autres stagiaires, organisée soit avec un cadre supérieur (n’étant pas leur supérieur direct), soit uniquement entre eux. Les trois autres groupes ont servi de groupes témoins. Les membres du premier ont participé à des séances de questions-réponses de 30 minutes avec d’autres stagiaires et cadres supérieurs, organisées de manière asynchrone plutôt qu’en temps réel ; ceux du deuxième groupe ont passé ces 30 minutes à travailler sur des projets de groupe avec d’autres stagiaires ; ceux du troisième profitaient d’un temps libre. Les enquêtes et analyses effectuées à la fin de l’été ont révélé que les stagiaires ayant participé aux sessions « machines à café » avec des cadres supérieurs avaient une impression plus positive de leur stage que ceux des autres groupes. Ils obtenaient des scores de performance hebdomadaires plus élevés de la part de leurs supérieurs et étaient plus susceptibles de se voir proposer une offre d’emploi à plein temps dans l’organisation. Par exemple, leurs chances d’obtenir une offre d’emploi étaient supérieures de cinq points de pourcentage à celles des stagiaires qui participaient aux séances de questions-réponses en différé. Les bénéfices étaient plus prononcés quand les stagiaires et les cadres supérieurs étaient semblables sur le plan démographique.

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Il semblerait alors que les « machines à café virtuelles » incluant des cadres supérieurs « favorisent le partage d’informations et l’échange de conseils […] permettant aux stagiaires d’améliorer leur performance au travail et leurs opportunités de carrière », écrivent les chercheurs, qui ajoutent que « les stagiaires ont peut-être été plus enclins à s’identifier à un cadre supérieur démographiquement semblable servant de modèle, entraînant ainsi de meilleures opportunités de carrière ». Il va sans dire que les organisations pourraient se servir de ces conclusions non seulement dans leurs futurs programmes de stages, concluent les chercheurs, mais aussi dans l’intégration des nouvelles recrues de toutes sortes.

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